lundi 22 mars 2010

Le Port Valent est-il toujours à flot ?

Ce 12 novembre 1457, les Mimizannais sont fiers de leur ville et de leur duché. Après 16 jours de travaux intensifs qui ont rassemblé toute la Gascogne dans la petite ville portuaire, ils baptisent l’un des tout premiers petits ports des Royaumes et constatent déjà que son agrandissement débute. Quatre mois après, c’est au milieu des pierres, poutres et ferronneries de travaux inachevés et bruyants que l’on ne peut que se demander : Port Valent est-il toujours à flot ?


Quatre mois cela commence à faire long. Quatre mois c’était la fourchette la plus large qui était fièrement annoncée par la Gascogne avant de pouvoir célébrer leur premier chantier naval. Quatre mois c’est finalement bien court et le chantier n’en est qu’à sa moitié. Avant de lancer critiques acerbes contre l’industrie du bâtiment dont on connait la légendaire ponctualité ou répliques sarcastiques sur la prétention gasconne toujours justifiée, il faut prendre en compte quelques éléments.

Ainsi devons-nous signaler que si les quatre mois annoncés étaient présomptueux, ils n’en demeuraient pas moins réalisables pour le très riche duché du sud-ouest, du moins tant qu’il l’était. Le coup porté il y a de cela plus de deux mois par l’Hydre a mis un sérieux coup au projet. Les finances, les matériaux comme la main d’œuvre, ont subitement disparu pour d’autres usages. Il faut aussi prendre en compte ce que les plus optimistes avaient négligé : le désintérêt prévisible de la masse pour une nouveauté qui n’en est plus une. Où sont aujourd’hui les notables d’hier, premiers à venir creuser et à se montrer sur ce chantier ? L’une des raisons de l’important retard des travaux est notamment l’absence total de volontaire parmi les maçons, et donc érudit de Gascogne. Il a fallu attendre de longues semaines avant que les premiers ne soient trouvés, parmi lesquels on citera le célèbre mercenaire Gmat, le Seigneur de Campagne Chevalier_dide ou la remarquable Tikva qui s’illustre déjà par son dévouement pour l’université gasconne.

Certainement moins significatifs mais méritant tout de même d’être relevés, les nombreux changements de chef de port intervenus, quatre en quatre mois. En effet cette instabilité permet difficilement aux travaux de se dérouler de manière sereine. A cela s'ajoute la multiplicité des fonctions occupées par les trois premiers chefs de port, laissant douter de la possibilité qu’ils avaient de se dévouer autant qu’il le faudrait à cette tâche. Une note d’espoir tout de même avec la dernière nomination en date, celle de maitre Jeanlock, qui devient ainsi le premier chef de port à n’être pas maire, duc, conseiller ducal ou officier royal et à donc ne cumuler aucune autre fonction.


Des signes encourageants viennent accompagner le travail de celui-ci puisque les travaux qui s’étaient momentanément suspendus viennent de reprendre. Dans l’intervalle, un premier navire est également sorti des chantiers de construction mimizannais, au plus grand plaisir des habitants et de son heureux propriétaire Simhon Kutuzov. En remerciement de leurs services qui ont fait tant de bien au duché, ce premier navire Gascon a été baptisé Lo Biscarosse, référence au Vicomte et à la Vicomtesse de Biscarosse Glawach de Qualinost et Herra d’Estadrie, qui ont tout deux occupés la place de Commissaire au Commerce de Gascogne.
Nous espérons que, sur cette nouvelle lancée prometteuse, Mimizan puisse célébrer très vite l’évènement tant attendu.


Gabriel Von Wittelsbach.

Aucun commentaire: