Ce 12 novembre 1457, les Mimizannais sont fiers de leur ville et de leur  duché. Après 16 jours de travaux intensifs qui ont rassemblé toute la  Gascogne dans la petite ville portuaire, ils baptisent l’un des tout  premiers petits ports des Royaumes et constatent déjà que son  agrandissement débute. Quatre mois après, c’est au milieu des pierres,  poutres et ferronneries de travaux inachevés et bruyants que l’on ne  peut que se demander : Port Valent est-il toujours à flot ?
Quatre mois cela commence à faire long. Quatre mois c’était la  fourchette la plus large qui était fièrement annoncée par la Gascogne  avant de pouvoir célébrer leur premier chantier naval. Quatre mois c’est  finalement bien court et le chantier n’en est qu’à sa moitié. Avant de  lancer critiques acerbes contre l’industrie du bâtiment dont on connait  la légendaire ponctualité ou répliques sarcastiques sur la prétention  gasconne toujours justifiée, il faut prendre en compte quelques  éléments.
Ainsi devons-nous signaler que si les quatre mois annoncés étaient  présomptueux, ils n’en demeuraient pas moins réalisables pour le très  riche duché du sud-ouest, du moins tant qu’il l’était. Le coup porté il y  a de cela plus de deux mois par l’Hydre a mis un sérieux coup au  projet. Les finances, les matériaux comme la main d’œuvre, ont  subitement disparu pour d’autres usages. Il faut aussi prendre en compte  ce que les plus optimistes avaient négligé : le désintérêt prévisible  de la masse pour une nouveauté qui n’en est plus une. Où sont  aujourd’hui les notables d’hier, premiers à venir creuser et à se  montrer sur ce chantier ? L’une des raisons de l’important retard des  travaux est notamment l’absence total de volontaire parmi les maçons, et  donc érudit de Gascogne. Il a fallu attendre de longues semaines avant  que les premiers ne soient trouvés, parmi lesquels on citera le célèbre  mercenaire Gmat, le Seigneur de Campagne Chevalier_dide ou la  remarquable Tikva qui s’illustre déjà par son dévouement pour  l’université gasconne.
Certainement moins significatifs mais méritant tout de même d’être  relevés, les nombreux changements de chef de port intervenus, quatre en  quatre mois. En effet cette instabilité permet difficilement aux travaux  de se dérouler de manière sereine. A cela s'ajoute la multiplicité des  fonctions occupées par les trois premiers chefs de port, laissant douter  de la possibilité qu’ils avaient de se dévouer autant qu’il le faudrait  à cette tâche. Une note d’espoir tout de même avec la dernière  nomination en date, celle de maitre Jeanlock, qui devient ainsi le  premier chef de port à n’être pas maire, duc, conseiller ducal ou  officier royal et à donc ne cumuler aucune autre fonction.
Des signes encourageants viennent accompagner le travail de celui-ci  puisque les travaux qui s’étaient momentanément suspendus viennent de  reprendre. Dans l’intervalle, un premier navire est également sorti des  chantiers de construction mimizannais, au plus grand plaisir des  habitants et de son heureux propriétaire Simhon Kutuzov. En remerciement  de leurs services qui ont fait tant de bien au duché, ce premier navire  Gascon a été baptisé Lo Biscarosse, référence au Vicomte et à la  Vicomtesse de Biscarosse Glawach de Qualinost et Herra d’Estadrie, qui  ont tout deux occupés la place de Commissaire au Commerce de Gascogne.
Nous espérons que, sur cette nouvelle lancée prometteuse, Mimizan puisse  célébrer très vite l’évènement tant attendu.
Gabriel Von Wittelsbach.
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