La Gascogne endormie depuis longtemps, s’est réveillée brutalement le 7 janvier et doit faire aujourd’hui les comptes et tirer les conclusions de sa douloureuse expérience. La prospère province du Sud-Ouest qui avait résisté jusque là à bien des conflits, tombe à son tour. Il semble opportun de se replonger dans ces quelques jours intenses pour en refaire la chronologie.
Après une campagne mouvementée où les listes se sont faites attendre, où les contestations furent légions, et les programmes boudés, les résultats tombent au petit matin du 5 janvier. Surprise pour les scores, la liste du Duc sortant qui n’a pu être validée que le dernier jour des votes fait tout de même 37%, laissant une large victoire, même si moins importante que celle prédite, à ses adversaires. L’ère de la liste Gaga est en marche et avec 8 conseillers, rien ne peut l’arrêter, à la différence du mur d'enceinte de la capitale, comme peut en témoigner le Seigneur Didier de Warenghien, encore en convalescence après y avoir frotté son armée.
Une odeur de renouveau ne flotte pourtant pas dans l’air, pas de cri de liesse dans les rues, la gargote gasconne faiblement animée par les élections se vide à nouveau. Les gens changent mais la morosité stagne en Gascogne. On s’y divertit comme on peut, la commission de validation électorale porte plainte pour haute trahison contre le futur Duc et un de ses colistiers, le procès contre les élus étant très en vogue puisque nombreux maires en ont fait les frais ces derniers mois par exemple. Pendant ce même temps, une demande d’inéligibilité est déposée auprès de la Pairie également.
Mais nul ne s’affole dans la belle Gascogne, on parle, on rit, on boit entre deux coups de couteau dans le dos. Les conseillers s’apprêtent à reconnaitre leur Duc, demain tout commence… et c’est le drame. Le réveil fait mal pour ceux qui n’ont pas dormi au château, pour les autres, c’est la débandade. Pendant la nuit, un groupe de saltimbanques profite de la faiblesse lors du changement de conseil pour égorger les rares gardes présents. Ils parcourent le château en toute tranquillité, faisant fuir ses occupants notamment grâce à un ours muni d'arguments fort convaincants. Le Duc nouvellement élu apprend les deux nouvelles successivement, le trône est à lui, mais le château ne l’est plus. Le plus court règne de l’histoire de la Gascogne vient de s’achever, mais les exilés ont à leur disposition une magnifique mairie qu’ils ont réussi à prendre.
Car en cherchant les raisons de la faiblesse des forces de sécurité, on en arrive à la trouver et à compatir à la défaite du duché, mais aussi saluer sa dernière victoire. Victoire oui en ce 7 janvier car si les gardes étaient moins nombreux au castel, c’est qu’une partie d’entre eux se trouvaient dans la ville, plus bas, vers la mairie. La mission est un succès, la mairie est reprise par la garde là où l'armée avait échoué la veille, la maire traitresse de la capitale a été délogée, elle ne siège plus dans son bureau, maintenant occupé par un noble gascon, mais a été repoussée et siège dans la salle du conseil ducal.
Ce 7 janvier, le jour le plus long, voit les gascons attendre incrédules des informations. La motivation est présente, en témoigne le nombre de collision de pigeons plus élevée qu’à l’accoutumé. Il faudra toutefois attendre pour que le lendemain, les feudataires gascons prennent la décision de diriger la Gascogne, fautes d’autorités légitimes. La résistance s’organise alors, l’armée en marche, le marché épié, beaucoup de mouvement, dans le petit duché.
Ce n’est que vers l’après midi du 12 janvier, une fois le château désert suite au départ discret de tous les conseillers révoltés, qu’un conseil est remis en place. A ce jour celui-ci a donc un énorme travail qui l'attend et la Gascogne attend avec impatience les premiers rapports rendant compte de la situation du Duché et des changements à venir.
Gabriel Von Wittelsbach, Dict Godgaby
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